Protection des enfants en ligne : guide pratique pour les parents

Protection des enfants en ligne : guide pratique pour les parents


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Guide pratique pour protéger les enfants en ligne

Édito : Internet n’oublie jamais : tout ce que les enfants publient ou partagent peut leur nuire, immédiatement ou plus tard. Les jeunes générations ont accès au numérique dès le plus jeune âge (en Europe près de la moitié des 8‑ans ont déjà Internet) et passent énormément de temps en ligne (81% des enfants surfent quotidiennement, et 45% plus de 3 heures par jour). Il n’y a pas de climat « sûr » en ville ou à la campagne : cybersécurité et vigilance doivent devenir des réflexes chez les parents et les enfants. Déjà 72% des enfants ayant accès au web ont rencontré un épisode à risque (contenus choquants, cyberharcèlement, phishing…). Voici donc comment réduire l’empreinte numérique de votre enfant sans interdire ni créer de conflit.

Dès l’école primaire, les enfants manient ordinateurs et tablettes, à l’école ou à la maison. L’éducation aux médias fait son chemin dans les écoles, mais rien ne remplace le dialogue familial. Les parents peuvent aborder dès le CP les notions simples de sécurité : ne communiquer que des informations « safe », garder privés ses comptes, et parler ouvertement des usages. Mieux vaut expliquer les pièges Internet aux enfants avant qu’ils n’en soient victimes. Par exemple, si 72% des enfants ont déjà vécu un risque en ligne (pop-ups malveillants, contenus inappropriés, harcèlement, etc.), seuls la moitié d’entre eux se sentent vraiment en sécurité sur le web. Parents et enfants doivent donc intégrer la cybersécurité au quotidien, sans dramatiser : l’objectif est de prévenir, pas de tout interdire.

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Les idées sur le cyberharcèlement

Ce qui se passe en ligne reste en ligne

Nous ne sommes pas dans une série sur Netflix qui se passe à Las-Vegas ! Le harcèlement en ligne s’appuie sur la technologie mais prend racine dans des facteurs humains, comme la pression des pairs ou une faible estime de soi. Les réseaux sociaux facilitent cette intimidation, qui peut s’étendre à la vie réelle. Même limité au numérique, l’impact psychologique sur les victimes reste profond et bien réel.

Après tout, ce ne sont que des enfants !

👉 « Le harcèlement, en ligne ou hors ligne, n’est jamais anodin : ses cicatrices peuvent durer toute une vie. »

Oublie tout ça et ça finira par se calmer

Combien de fois, nous avons entendu cela ! Beaucoup trop de fois. 👉 Ignorer le cyberharcèlement ne le fait pas disparaître : seule une action claire et concertée peut stopper le harceleur.

La plus fréquente : mon enfant me dira s'il y a un problème

Si votre enfant est honnête et ouvert avec vous à 100 %, vous avez de la chance. Les enfants passent par plusieurs phases distinctes au cours de leur croissance, ce qui modifie leur relation psychologique et émotionnelle avec leurs parents. À l'adolescence en particulier, ils peuvent être trop gênés ou humiliés pour vous dire que quelque chose ne va pas. Ils peuvent ne pas comprendre la gravité de ce qui leur arrive. Ou ils peuvent craindre que vous ne les punissiez ou leur confisquiez leur appareil s'ils vous en parlent.
👉 À l’adolescence, les enfants n’osent pas toujours parler : les rassurer et les écouter sans jugement est la clé pour qu’ils se confient.

Il est impossible d'identifier les harceleurs

Oui, cela est vrai avec les messages éphémères. Mais la plupart des harceleurs sont connus des victimes ; et les plateformes peuvent sanctionner les comportements abusifs.

Ce sont les réseaux sociaux qui sont responsables

Oui, mais non ! Y a une loi, qui interdit aux moins de 15 ans d'aller sur les réseaux sociaux. S'ils y sont, c'est pas la faute des réseaux sociaux, c'est que l'enfant a menti sur son age. Et le problème, c'est qu'aux yeux de la loi, vous êtes tenu responsable en tant que parents de contrôler que votre enfant n'y soient pas..Formation de prévention contre le cyberharcèlement

A quoi faut-il faire attention ?

Groupes et messageries non sécurisés

Les enfants peuvent recevoir des invitations dans des discussions de groupe (WhatsApp, Messenger, Discord, etc.) où des inconnus partagent des liens piégés ou des contenus inappropriés. Même si ces applis sont codées, des mauvaises rencontres sont possibles. Une étude pointe d’ailleurs que les jeunes cliquent facilement sur des pubs ou liens dans des jeux et réseaux, tombant parfois dans des pièges de type phishing. Encouragez votre enfant à n’ajouter que de vrais amis et à refuser les groupes suspects.

Chats (tchatche) vocaux de jeux vidéo

Les jeux en ligne (Fortnite, Roblox, Minecraft, etc.) comportent souvent un chat vocal où les enfants échangent avec des étrangers. Ceux-ci peuvent être malveillants (insultes, humiliation, propositions inappropriées). Expliquez que ce n’est pas « cool » de tout laisser passer à voix haute. Les réglages de sécurité des consoles permettent de couper le microphone ou de limiter les communications aux amis.

Messages éphémères et réseaux sociaux

Les applis comme Snapchat, Instagram ou TikTok proposent des stories éphémères. Mais rien n’empêche un destinataire malintentionné de faire une capture d’écran ou d’enregistrer la vidéo. Rappel : les réseaux sociaux ne sont pas un journal intime. Les posts (selfies, vidéos ou statuts) restent gravés quelque part, même s’ils disparaissent. Pour la génération Z et Alpha qui passe sa vie sur YouTube/TikTok, il faut insister sur la prudence. Par exemple, 64% des 8–12 ans utilisent ces plateformes chaque jour ; rappelez-leur qu’ils resteront les auteurs de ces contenus toute leur vie. Il vaut mieux poster des infos positives et éviter les secrets de famille en public.
Cas de cyberharcèlement sur une jeune fille de 13 ans sur Snapchat avec des messages éphémères, nous avons du faire intervenir e-enfance sur le dossier, le mois dernier.

Outils d'IA et détournement de photos

Les nouvelles applications d’intelligence artificielle peuvent manipuler n’importe quelle image. Par exemple, il existe des applis « nudify » qui transforment un simple selfie en photo à caractère sexuel. Ces deepfakes « nudify » sont largement accessibles et gratuits, et ils permettent de tourner une photo banale en arme de harcèlement ou de chantage. Expliquez à votre enfant que toute photo qu’il envoie peut un jour être déformée ou diffusée sans son consentement. Mieux vaut ne pas publier de photos trop personnelles, et toujours savoir qui peut voir son compte.
Il y a moins d'un an, nous sommes intervenu dans une école privé en zone rural pour effectuer de la prévention. Ce jour là, un des parents nous dit :"vous exagérez, cela n'arrive pas ici en campagne". Le problème, un an après l'adolescente de ces parents, est devenu victime d'un détournement de photos sur Instagram, car la demoiselle avait postée une photo d'elle suggestive. 2 jours après la rentrée, dans un nouvel établissement, l'adolescente est victime d'un détournement de sa photo avec l'IA. Moralité, cela arrive que l'on soit en zone urbaine comme rural, personne est à l'abri !

Contenu partagé : les réseaux ne sont pas un journal intime

Insistez auprès des enfants (Générations Z et Alpha) qu’Internet n’est pas un lieu privé. Même les messages « disparus » peuvent être diffusés. Les info­grammes d’usage montrent que 64% des 8–12 ans passent chaque jour sur YouTube ou TikTok. En grandissant, ils auront de moins en moins de contrôle sur ce flux d’information. Expliquez-leur que même les « posts effacés » peuvent se retrouver sur d’autres supports. Donnez l’exemple de gamins qui ont partagé un secret de famille lors d’un live TikTok, puis regretté quand beaucoup l’ont vu. Rappelez qu’il faut toujours pouvoir assumer la totalité de ce qu’ils publient : se comporter en « bon citoyen du net » suppose de ne rien écrire ni montrer qu’on ne dirait pas à la télévision. Vous pouvez établir ensemble des règles simples : ne jamais poster ni taguer d’informations personnelles (adresse, école, état civil), signaler immédiatement tout message étrange ou irrespectueux, ne pas accepter tout le monde sur sa liste d’amis et vérifier les paramètres de confidentialité.

Liens douteux et Wi-Fi public

Phishing, smishing, etc.

Les e-mails ou SMS de phishing, ou même des liens dans les chats, visent à voler des infos personnelles ou à installer des malwares. Or 72% des adolescents ne savent même pas identifier un phishing (75% pour les Français). Plus de la moitié des ados interrogés en France confessent ignorer ce qu’est une attaque par hameçonnage. Expliquez à votre enfant à toujours vérifier l’adresse du lien et à ne jamais donner ses identifiants. Dites-lui qu’il faut se méfier d’un message qui lui demande son mot de passe ou encourage à « cliquer vite » : ce sont les signaux du phishing.

Wi-Fi publics

Le Wi-Fi public est à bannir ! Sauf si vous utilisez un VPN. Utilisez votre abonnement mobile, le réseau 4G/5G.

Applications

Même si une appli semble « fun » ou « gratuite », elle peut cacher un malware. Expliquez qu’il faut toujours télécharger les jeux et applis depuis les plateformes officielles (App Store, Google Play) et vérifier les notes et avis d’autres utilisateurs. Ne jamais accepter une installation qui demande trop de permissions (appareil photo, contacts, micro, etc.) sans raison valable. Le mobile ou l’ordinateur de l’enfant doit avoir un antivirus à jour ; de nombreux antivirus gratuits pour familles existent.

Quishing, smishing...

Réponse à l'une de nos questions de notre jeu-concours du mois d'octobre le jeu du #cybermois pour remporter votre formation en prévention cyberharcèlement ! Le « quishing » (pièges via QR code) et le « smishing » (via SMS) se multiplient. Rappellez qu’il ne faut jamais scanner un QR code ou ouvrir un lien reçu par messagerie sans être sûr de sa provenance. Si quelque chose le surprend (bug, demande bizarre, site non sécurisé…), qu’il demande à un adulte avant d’interagir.

Filtrage, contrôle parental et formation des parents

Enfin, les outils existent pour encadrer l’usage d’Internet à la maison. Le contrôle parental intégré aux box Internet et aux systèmes d’exploitation (Android, iOS, Windows, etc.) permet de filtrer automatiquement les sites inappropriés et de définir des créneaux d’utilisation. Par exemple, une fonction peut bloquer les sites X ou le téléchargement d’applications non sélectionnées. L’association e-Enfance le rappelle : « Le contrôle parental est primordial pour protéger vos enfants… ». Ces outils aident à filtrer les contenus violents ou pornographiques et même à surveiller les interactions pour limiter le cyberharcèlement. Ils sont aussi conçus pour signaler ou bloquer des arnaques en ligne potentielles. Notez que depuis juillet 2023, la loi française impose un contrôle parental activé d’office sur tout nouvel appareil connecté vendu. Profitez-en pour configurer ensemble ces protections dès le premier jour : cela responsabilise l’enfant sans le traumatiser.

Au-delà des outils techniques, formez vous :
. Formation de prévention contre le cyberharcèlement. Une formation dédié pendant 2H à votre domicile, avec vos questions, nos réponses d'expert en CyberMalveillance. A la clé des 2H, une validation des acquis de la formation, une attestation de formation, un accès à un site en complément de la formation + une application à télécharger gratuitement. Et vous bénéficiez lors de cette formation d'un abattement fiscal de 50%.
. e-Enfance 3018 (agréée par l’Éducation nationale) sensibilise chaque année plus de 200 000 enfants, ados, parents et professionnels aux dangers du numérique. Elle fournit des conseils (comment configurer un contrôle parental, comment réagir au cyberharcèlement…) et un service d’écoute/confidentialité (numéro 3018) pour intervenir rapidement en cas de problème.

Nos sources pour ce guide : e-enfance ; cned ; kaspersky ; cybermalveillance et partenariat BD avec la CNIL


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